L'abondance et la diversité des espèces de foreurs ont été évaluées dans des conditions "sans traitement" sur les monocultures de maïs et sur les bicultures maïs-arachide de deux variétés (une locale, une améliorée) à Yaoundé et Bafia, deux écologies différentes au centre du Cameroun. Les résultats indiquent la présence de Busseola fusca (90% de la population totale), Sesamia calamistis (6%), Eldana saccharina (2,3%), et Mussidia nigrivenella (1,7%) dans ces zones. Selon les indices de diversité spécifique de Shannon-Weiner, la répartition des espèces était plus régulière à Yaoundé (indices supérieurs à 1) qu'à Bafia (indices presque nuls). Le nombre de foreurs à Bafia était significativement supérieur à celui de Yaoundé. Leur abondance n'était pas significativement différente entre les cultivars de maïs. Ils étaient significativement plus abondants sur les monocultures que sur les bicultures à la montaison, à la maturation et à la récolte. Ces résultats confirment l'hypothèse de "la concentration de ressources" proposée par Root (1973) et qui prévoit une réduction du nombre des herbivores dans les milieux de cultures diversifiées. Le rendement de maïs significativement meilleur obtenu à Yaoundé qu'à Bafia correspond au plus faible nombre de larves de foreurs collectées dans cette dernière localité. Il n'y avait pas d'écart de rendement significatif entre les variétés. L'association de la variété de maïs Bafia avec l'arachide a donné une production significativement meilleure que celle des monocultures correspondantes.