Les approches classiques de l'analyse des déterminants des migrations, centrées sur les déterminants individuels, ont montré leur limite.
Des théories alternatives plus récentes stipulent que la migration est une stratégie collective de minimisation des risques. S'appuyant sur ces théories, et à partir d'une enquête réalisée au Burkina Faso, cet article analyse le rôle du ménage comme déterminant collectif de la migration. L'étude utilise les modèles univariés et multivariés pour analyser le rapport entre les caractéristiques collectives du ménage et le risque qu'un membre du ménage émigre. Les résultats montrent que les ménages étendus (plusieurs noyaux, et plusieurs segments de lignage) sont des foyers d'émigration de même que les ménages n'ayant aucune expérience migratoire, c'est-à-dire où il n'y a ni migrants de retour, ni individus partis en émigration. Par contre les ménages nucléaires, et ceux ayant un passé migratoire riche, enregistrent très peu d'émigration.