Contexte: Dans les pays occidentaux, le streptocoque du groupe B
représente
l’une de principales causes d’infection néonatale, contrairement aux pays en voie de développement où, les bactéries à
gram négatifs sont majoritaires. L’objectif principal de cette étude est de décrire les differentes causes d’infections bactériennes chez le nouveau-né dans le plus important hôpital de référence tertiaire au Rwanda.
Méthodes: Nous avons effectué une étude rétrospective des nouveaux-nés hospitalisés pour infection néonatale au cours de l’année 2013. Les informations recueillies, pour chaque nouveau-né, comprenaient
les données démographiques, les facteurs de risques de septicémie, les résultats des cultures microbiologiques, et l’issue clinique.
Résultats: Nous avons confirmé 128 cas de culture bactérienne positive. Le germe le plus identifié a
été Klebsiella
spp (37%, 47/128), suivi par le Staphylocoque à coagulase négative (29,7%, 38/128). Aucun cocci
gram positif n’a été sensible à l’ampicilline et seulement 18% étaient sensibles à l’oxacilline. Aucune bacterie à gram négatif n’a été sensible à l’ampicilline, et seulement 11% et 13% étaient sensibles au céfotaxime et à la gentamicine, respectivement. La naissance dans un hôpital de district a été associée à l’infection par le staphylocoque doré
résistant à la méthicilline
(P = 0,02) et les bactéries à gram négatif multirésistantes (P = 0,045). Vingt-cinq pour cent de nouveaux-nés sont décédés.
Conclusion: Le traitement empirique de la septicémie néonatale avec l’ampicilline combinée à la gentamicine ou céfotaxime n’a pas fourni une couverture adéquate des infections bactériennes dans l’unité de néonatologie de cet hôpital d’enseignement supérieur en Afrique de l’Est. Il est nécessaire de réviser les directives sur le choix d’antibiotiques empiriques pour réduire le taux de décès dû à l’infection néonatale.