Afin de mieux évaluer l’avènement de la variabilité et des changements climatiques ainsi que des effets connexes
sur la production agricole au Bénin, une analyse de la dépendance stochastique des décades sèches et humides (10
jours) a été faite pour deux périodes (1951-70 en comparaison à 1971-1990) dans 36 stations météorologiques sur
base des chaines de Markov. Les implications sur la production de maïs (
Zea mays
L.), la principale culture
vivrère du pays, ont été évaluées en comparant les probabilités de la sécheresse avec les stades de croissance, les
besoins en eau et le stress hydrique. Les résultats révèlent que (i) une légère augmentation de la probabilité
marginale de la sécheresse P(D) au cours de la période 1971-1990 par rapport à 1951-70, (ii) la seconde période
1971-1990 était caractérisée par une augmentation générale dans la succession des périodes sèches, une probabilité
élevée de transition de la décade sèche à la suivante sèche P (D|D) par rapport à toutes les autres probabilités de
transition et, une probabilité de transition significativement élevée de deux décades sèches subséquentes à la
troisième décade sèche P(D/D) dans la plupart des stations, (iii) une augmentation de la longueur de la sécheresse
et, par conséquent, des périodes sèches au cours de 1971-1990, et enfin (iv) au cours de son stade de développement,
la culture du maïs au Benin est plus exposée à la succession de décades sèches que celles humides, avec pour
conséquence la réduction du rendement, notamment après 1970. Cette étude montre que la baisse fréquente du rendement du maïs au Benin est en partie liée à l’augmentation de la fréquence des successions de décades sèches
(c’est-à-dire l’augmentation de la longueur de la sécheresse).