L’accès aux semences de bonne qualité est le début d’une entreprise de production agricole réussie. Malheureusement, ceci reste une contrainte aux petits exploitants agricoles en Afrique de l’Est et Centrale où les systèmes semenciers sont encore peu développés. Cette situation est même aggravée par des conflits dans certaines régions telle l’Est de la République Démocratique du Congo (DR Congo), où les systèmes socioéconomiques ont été progressivement perturbés. Cet article présente le processus et les résultats d’une étude impliquant une approche de Système d’Innovation Agricole des systèmes semenciers pour améliorer la chaine de valeur du haricot (
Phaseolus vulgaris
L.) dans les provinces du sud et nord Kivu de la RDC. Soixante quatorze partenaires étaient impliqués, incluant les fermiers et les associations des fermiers, commerçants locaux des semences, agents de vulgarisation privés et publiques, chercheurs, coopératives de finances et de crédit et Organisation Non-Gouvernementales (ONG). L’étude était conduite dans quatre sites, à savoir, Mudaka et Katana (Sud Kivu), Rugari et Kinyandonyi (Nord-Kivu). Les résultats ont révélé une augmentation en termes d’accès aux semences de variétés commerçables entre 2009 et 2012 de moins de 10 à environ 42%. En 2012 plus de 5 tonnes de semences de haricots étaient produites et distribuées à travers les ONG. Près de 56.3% des fermiers ont accédé à une ou plusieurs variétés commerçables améliorées et nouvelles connaissances pour exécuter les technologies acquises. Le prix des haricots par tonne au niveau de la ferme a augmenté de 120%, pendant que la pureté des semences a augmenté de 70 à 95% au cours d’une même période. Il est évident que les plates formes d’innovation fournissent un bon forum pour les acteurs dans la chaine de valeur du haricot pour l’interaction et la performance des systemes semenciers, ainsi résultant en une augmentation de l’accessibilité aux marchés lucratifs des semences par les petits exploitants agricoles.