La gourde oléagineuse est une espèce tropicale caractérisée par une grande diversité agromorphologique et un faible rendement qui s’explique par l’absence de sélection pour les variétés améliorées. La sélection d’un caractère d’intérêt dépend de l’importance relative des facteurs génétiques et non génétiques qui influencent l’expression des différences phénotypiques observées dans la population étudié. L’objectif de cette étude est d’examiner les bases génétiques et le nombre de gènes contrôlant le rendement en graines et ses composantes en croisant quatre accessions de
Lagenaria siceraria
(Molina) Standley : deux du type calebasse (NI-CM001 et NI-CSM001) et deux du type oléagineux (NI-232 et NI-135). Pour se fait, les lignées parentales (P1 et P2) et les générations hybrides (F1 et F2) ont été cultivés sur deux sites contrastés (nord et sud de la Côte d’Ivoire). Les résultats de l’analyse multivarié de la variance (MANOVA) n’ont montré aucune différence significative entre les deux sites pour l’ensemble des caractères étudiés (F = 2,29; P = 0,06). L’hétérosis théorique (parent moyen) était positive lorsque le type de calebasse servait de parent maternel pour le poids de 100 graines par fruit, le rendement des graines par plante et le nombre de graines par fruit, alors que l’hétérosis réelle (meilleur parent) était négative pour ces caractères. L’héritabilité était moyenne pour le poids des fruits (42,12%) et le nombre de graines par fruit (47,36%). Cependant, une forte héritabilité a été observée pour le poids de 100 graines (61,00%) et le rendement en graines par plante (53,28%). Un faible nombre gènes a été observé dans l’expression de la masse de 100 graines (0,58), le rendement en graines par plante (1,58) et le nombre de graines par plante (0,98). Ces résultats suggèrent que dans les programmes futurs d’amélioration de L. siceraria, la sélection des génotypes les plus performants pour les composantes du rendement pourrait se faire dès les générations d’autofécondation F3 ou F4.