Les besoins en indicateurs socio-démographiques sont de plus en plus
importants dans les pays africains, face à la multiplication des défis
économiques, sociaux et politiques à relever. Appliquant chacun selon
ses moyens les recommandations de différentes conférences
internationales sur la population et le développement relatives à
l’amélioration de la collecte et de la diffusion des données sociodémographiques,
la plupart des pays africains ont fait des progrès
significatifs dans ce domaine. Le Cameroun précisément est l’un de
pays où ces progrès sont notables mais qui restent en deçà des
capacités humaines, techniques et financières dont dispose ce pays.
Le présent article tente de mettre en évidence dans une analyse
factuelle les atouts du Cameroun en matière de collecte des données,
notamment sur le plan institutionnel. Le cadre juridique et
institutionnel a beaucoup évolué depuis l’indépendance dans le souci
permanent de rationaliser la collecte démographique et d’en augmenter
l’utilité sociale. Force est cependant de constater que si les enquêtes
socio-démographiques par sondage ont connu une véritable explosion,
en particulier au cours des années 90 et 2000, les recensements n’ont
pas connus le même succès. Ce bilan mitigé est attribuable pour une
large part à une utilisation inappropriée des ressources humaines et à
une application insuffisante des textes. Les efforts entrepris doivent
donc être poursuivis non seulement pour assurer une plus grande
cohérence du cadre institutionnel actuel, mais aussi pour rationaliser
l’utilisation de la masse de démographes et statisticiens disponibles
dans le pays. Ces mesures seront complétées avec l’adoption d’une
stratégie globale et cohérente de l’observation démographique pour le
Cameroun.